L’adaptation aux changements climatiques dans la zone dense de la région parisienne pose la question de la préservation et du développement des espaces verts, seuls espaces de fraîcheur en cas de canicule. Ceci est d’autant plus crucial que dans les zones urbanisées très denses, les effets d’îlots de chaleur croissant, la surface d’espaces verts accessibles par habitant est déjà en dessous des normes de l’OMS, c’est-à-dire 10 m² par habitant minimum et accessibles à moins de 15 min à pied, normes reprises dans le Schéma Directeur Régional d’Île-de-France (SDRIF). On parle de communes carencées dont il faut réduire le nombre comme le stipule le Plan Vert de la région Île-de-France voté en février 2017.
Le diagnostic détaillé des espaces verts en zone dense à une résolution spatiale suffisante n’est pas disponible (le Mode d’Occupation des Sols – MOS 2017 les recense de manière non exhaustive) et la définition des espaces verts n’est pas un concept partagé par les collectivités. C’est pour ces raisons que des cartes des espaces végétalisés ont été produites à haute résolution spatiale, à partir de photographies aériennes (photographies aériennes prises en 2014 et images satellites prises en 2016) du département des Hauts-de-Seine et de quelques communes. Une analyse détaillée est fournie pour trois communes carencées : Boulogne-Billancourt, Bagneux et Bourg- la-Reine, sachant que sur les 36 communes du département, 22 sont carencées.
Des enquêtes de terrain sur des espaces verts, sélectionnés par échantillonnage dans trois des communes carencées dont la cartographie de la végétation a été précisée pour fournir une base de données de référence sur l’utilisation des sols, ont permis de démontrer la diversité de la flore des jardins urbains entre 1000 et 5000 m² (flore d’intérêt pour les pollinisateurs).
Cette étude doit être considérée comme une première étape pour tenter d’objectiver la question des espaces verts en zone urbaine et de fournir des chiffres incontestables de surface d’espaces verts par habitant et dans le futur de valoriser la biodiversité dans les documents d’urbanisme. La poursuite de cette étude sur les autres communes carencées de département, devrait permettre de valider la méthode et d’en étendre l’utilisation sur d’autres territoires.