Installé depuis 2009 sur une ancienne friche au milieu des tours du quartier des Fossés-Jean de Colombes, l’Agrocité, lieu expérimental d’agriculture urbaine est aujourd’hui menacée par la mairie.
Celle-ci veut en faire un parking provisoire le temps des travaux de rénovation ANRU du quartier.
Une décision de justice demande à l’Agrocité de disparaître d’ici mars 2016 mais la résistance s’organise.
L’Agrocité, c’est d’abord une surface de 3 000 m2 avec une quarantaine de jardins partagés, une ferme expérimentale, un poulailler, des ruches, une serre, ainsi qu’une zone de compost qui sert à une école de formation au compostage. C’est aussi un beau bâtiment en bois doté de panneaux solaires et d’un chauffage au compost. Il sert à la fois de cuisine collective, de boutique de vente des produits de la ferme, d’espace de distribution d’une AMAP, de salle d’exposition et de débats, de séchoir à graines. Quelques centaines de personnes participent à ces activités.
L’Agrocité fait partie d’un projet baptisé R-Urban – pour résilience urbaine – qui compte également, un autre lieu à Colombes, nommé Recylab ou, entre autres, se tiennent des ateliers pour apprendre à réparer objets ménagers ou vélos abîmés.
Le projet R-Urban a mobilisé des financements de plus de 1.240.000€ dont ceux de la Commission Européenne dans le cadre d’un projet Life+. Il connait une notoriété internationale et a été exposé à la COP21, à la Biennale de Venise, au Pavillon de l’Arsenal.
Malgré ce succès, la mairie a décidé de ne pas renouveler la convention d’occupation expirant en octobre 2015 qui avait été accordée par l’ancienne majorité municipale et souhaite utiliser le terrain pour un parking provisoire afin de compenser la fermeture d’un parking souterrain pendant les travaux de rénovation.
Et pourtant, l’équipe de R-Urban a répertorié plusieurs terrains disponibles aux alentours qui pourraient accueillir le parking temporaire. Par ailleurs, la mairie n’a fait aucune proposition pour relocaliser l’Agrocité alors qu’elle s’était engagée dans le cadre du contrat Life+ à assurer la dissémination et la durabilité du projet.
Cependant, la bataille n’est pas terminée. Un recours a été déposé et jugé recevable par le Conseil d’Etat et la pétition sur internet a déjà recueilli prés de 5000 signatures.
Le samedi 6 février 2016, 300 personnes se sont réunies pour soutenir le projet et le défendre face au projet de parking. Ce projet est reconnu internationalement et représente le type de valorisation provisoire de friches urbaines qui trouve une utilité par une activité productive pour les habitants et riverains. La structure démontable doit pouvoir circuler dans les terrains délaissés. Plusieurs personnes se sont exprimées dont le député local Alexis BACHELAY, Pascal DURAND député européen, Samia KASMI conseillère régionale, Frédéric BONNET Grand Prix de l’urbanisme, Pascale MERKEL adjointe au Maire à Bagneux et la fédération Environnement 92. Plusieurs membres d’associations des communes riveraines du territoire Nord Hauts de Seine Boucle de la Seine étaient présents et envisagent de créer un collectif au niveau de la nouvelle intercommunalité du territoire T5,.