Avis enquête publique sur les berges de la Seine à Courbevoie
L’association Environnement 92 créée en 1991, est une fédération regroupant 52 associations de protection de l’environnement et du cadre de vie des Hauts de Seine. Elle est agréée Protection de l’Environnement et habilitée au dialogue environnemental au niveau du département des Hauts de Seine. Elle est fédérée à l’union régionale France Nature Environnement-Ile de France.
Le projet du Département des Hauts de Seine vise à ouvrir au public un accès à la Seine plus agréable et plus sécurisé sur une longueur de 550 m face aux berges végétalisées de l’Île de la Jatte, entre le pont de Courbevoie et le parc de Bécon. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Schéma d’aménagement des berges de la Seine 2022, du Département.
Le fait de réaliser cet aménagement avec un traitement en terrasses du dénivelé entre le niveau de la RD7 et la Seine offre une promenade agréable, y compris aux personnes à mobilité réduite. Le mobilier urbain combiné à la végétation procure de l’ombrage qui sera évidemment apprécié du public lors de fortes chaleurs. L’idée d’aménager des salons suspendus équipés d’une pergola représente un plus pour apprécier le paysage fluvial dans de bonnes conditions.
Le choix des arbres et arbustes prévu devra dépendre de l’épaisseur de terre végétale très variable sur la zone du projet. Il serait souhaitable qu’un maximum d’arbres/arbuste d’essences variées, soit plantés afin d’atténuer l’aspect minéral du lieu et d’offrir des habitats à la faune sauvage.
L’éclairage de cette zone n’est pas spécifiée, tant que le choix de la couleur, son intensité et son intermittence. Ce point étant un sujet de vigilance pour protéger la faune nocturne (généralement plus importante que la faune diurne), il est souhaité de limiter son impact en intégrant les recommandations de l’OFB. Compte tenu du fait que la RD7 est une route à grande circulation éclairée toute la nuit, et que l’on peut supposer que la fréquentation du lieu pendant la nuit, serait faible, une extinction de l’éclairage entre 1h et 5h serait une mesure favorable à la faune terrestre et aquatique.
La question de la prévention des inondations et submersion est peu documentée. Le projet gardant son caractère fortement minéral, aucune zone d’expansion des crues n’est possible à cet endroit.
Les nuisances du chantier
Les travaux sont toujours porteurs de nuisances (bruit, pollution, risque de pollution potentielle comme le déversement accidentel d’hydrocarbures, vidange sauvage de matériels de chantier, fuite d’huile de carters moteurs et/ou de circuits de commande hydraulique, rejets de déchets). Les exigences sont de respecter un chantier propre selon le SDAGE en vigueur.
La promenade restant très proche de la route RD7 il serait souhaitable de minimiser si possible le bruit, par le choix des matériaux, et la forme du mur. Cette proposition serait bénéfique aussi bien pour les humains que la faune sauvage et donc la biodiversité.
Les précautions prises pour préserver les habitats de la faune aquatique (suivi annuel des massifs d’herbiers aquatiques et des frayères à lithophiles) pendant le chantier semblent convaincantes.
Le fait de programmer le chantier en évitant les périodes de frai et de nidification (avril à juillet) en accord avec les recommandations européennes, est appréciée. La vigilance vis-à-vis des crues annoncée est restreinte de Décembre à Mars et devrait être étendue jusqu’à juin au vue des périodes de crues récentes.
Enfin, il serait souhaitable d’imaginer dès maintenant les possibilités de continuité vers le pont de Levallois et le pont d’Asnières, afin d’assurer la jonction avec les berges d’Asnières.
Le 15 avril 2023 – Irène Nenner, Présidente et Jacques Capet, vice-Président pour le secteur POLD